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Indonésie - Java, le parc naturel de Pangandaran



Dans le sud de Java, voilà le petit village de Pangandaran, très touristique car sur le bord de la mer, et près de belles attractions naturelles : un joli parc à cinq minutes, le Green Canyon et des villages typiques. Il faut compter une bonne journée de car pour s’y rendre depuis Bogor : 20 kilomètres heure en moyenne ! La plage est belle, les surfers s’adonnent à leur passion, et tout près ce sont les calaos et les macaques qui ont gardé un petit havre de paix. Je dis bien petit car la réserve est séparée en deux : une aire de promenade, vraie poubelle comme d’habitude, avec de beaux arbres comme les figuiers étrangleurs. Et puis la réserve proprement dite, avec une journée de ballade à la clef et les plus belles observations animales du voyage, grâce à un guide compétent et œil­-de-­lynx. On va vraiment se régaler, entre singes, scorpions, serpents et une espèce en fleur de rafflésie : la Rafflesia patma. Petit tour ensuite au beau canyon vert. Visite…

Baignade rafraîchissante pour Julien dans l’eau verte du canyon, dans un cadre idyllique…

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1 - La plage de Pangandaran, avec, en arrière plan, la réserve couverte de forêt. La pression anthropique est forte des deux côtés de la péninsule et pénétrer dans le parc donne l’impression étrange de changer radicalement de monde.

2 - A l’extrême bout du parc, après deux bonnes heures de marche, une vue plongeante sur l’océan Indien. L’endroit est très reposant, de splendides papillons voletaient au­-dessus des têtes et nous avons fait notre arrêt repas ici.

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1 - Hemidactylus playurus. Tarente dans notre hôtel de Pangandaran. La tarente est un petit gecko dont on trouve une espèce chez nous en Méditerranée. C’est un lézard à doigts pourvus de ventouses et qui est surtout actif la nuit. Durant les deux mois on partagera sans arrêt notre chambre avec eux, et certains ont un cri TRES particulier, à tel point qu’on passait du temps à regarder sous les lits voir quelle bête pouvait bien hurler comme ça !



2 - Eutropis multifasciata : le scinque indonésien. Scinque est le nom donné à une famille de lézards représentée en Europe, Asie, Afrique et Australie et comprenant plus de 800 espèces. De taille petite à moyenne (de 10 à 60 cm de long), les scinques ont tous un corps cylindrique et allongé et des pattes courtes et trapues. Selon les espèces, les pattes peuvent être très petites ou même disparaître ; certains scinques possèdent des muscles abdominaux particuliers permettant la reptation afin de pallier cette quasi-absence des membres. Tous les scinques se nourrissent d’insectes, d’araignées ou de petits mammifères. On en voyait sans arrêt, mais pour leur tirer le portrait, c’est autre chose…

Chalcorana chalconota, identifiée à ses lèvres blanches et son tympan marron.


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1 - Heterometrus cyaneus, un bien beau scorpion que le guide nous a déniché sous un tronc d’arbre.

2 - Ideopsis juventa, un des nombreux papillons du parc, certes pas le plus beau, mais le seul à ne pas s’être enfui devant moi…

Dendrelaphis formosus, splendide serpent vert qui se cache dans le feuillage ; il faut un œil d’expert pour le distinguer. Encore merci à notre guide ! On a pu l’observer pendant un bon quart d’heure, puis il a glissé dans les branches.


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1 et 2 - Deux espèces de ficus : Ficus glomerata (gauche) et Ficus sumatrana (droite). Comptant quelques 750 espèces, le ficus (avec ses fruits appelés figues) compte parmi les plus extraordinaires qui soient. De par la taille de ses troncs tout d’abord (voir gauche) mais aussi, pour certaines espèces dites « étrangleuses » pour sa croissance aux dépens d’un arbre hôte : tel celui de droite, le ficus étrangleur commence sa vie en haut d’un autre arbre, la graine étant déposée par des oiseaux, là où l’ensoleillement est le plus fort. Dans un premier temps, il grossit comme un épiphyte, vivant de minéraux déposés par les vents, les oiseaux, et l’eau de pluie. Ayant atteint une certaine taille, ces ressources ne suffisant plus, il descend des racines jusqu’à la terre. Au fur et à mesure que ses racines aériennes descendent le tronc hôte, elles l’encerclent. A terme, l’arbre hôte est étouffé et meurt. Le ficus prend sa place.

Voici un bouton de Rafflesia patma ; je laisse Patrick Blanc, botaniste renommé, nous expliquer le développement de ces plantes parasites extraordinaires. Cette photo a été prise dans le parc de Pangandaran ; il s’agit donc du bouton floral de Rafflesia patma, une autre espèce de rafflesia, plus petite que arnoldi, mais que nous avons eu la chance de voir en fleur. La taille est celle d’un ballon de football.

Les rafflesias sont les plus grandes fleurs du monde, ce sont des plantes très étranges et très sophistiquées qui pourtant appartiennent à un genre très ancien : les rafflesiacés. Qu’est­-ce qui existe vraiment de ces plantes ? en fait, ce sont de petits filaments qui s’insinuent à l’intérieur des tiges d’une plante de la famille de la vigne, les tetrastigma, un peu l’équivalent tropical d’Asie du sud-­est des vignes de chez nous. Ce sont des lianes qui poussent dans la forêt, et les graines de Rafflesia viennent germer sur les tiges qui sont au sol ; ensuite des filaments, un peu comme des filaments de champignons, s’insinuent dans les tissus et prélèvent totalement (parasitisme) la sève de la liane. Au bout d’un certain temps (mais on ne connaît pas encore les mécanismes de la floraison) des boutons floraux jaillissent tout d’un coup de la liane. Il faut neuf mois à la petite protubérance de quelques millimètres pour grossir et devenir un bouton floral qui donnera naissance à la plus grande fleur au monde, qui pourra atteindre un mètre de diamètre chez l’espèce de Sumatra (Rafflesia arnoldi). Cette fleur elle ne dure que cinq à six jours avant de se nécroser et de disparaître quand la pollinisation a eu lieu (grâce à de petits rongeurs, attirés par l’odeur pestilentielle de la plante). 

 


Un peu plus loin, une Rafflesia patma en fleur ! hourra ! nous étions fous de joie devant cette plante si mythique (surtout qu’un mois plus tard, mais nous ne le savions pas encore, nous serions à genoux devant LA rafflesia en fleur de Sumatra, la Rafflesia arnoldi… mais chut, c’est une surprise…). On voit très bien sur cette photo la liane Tetrastigma qui sert de nourriture à la plante parasite. Quelques insectes, attirés par l’odeur de la plante, sont déjà positionnés sur les feuilles.

détail de la Rafflesia patma


A une heure de route du village de Pangandaran, nombreux sont les touristes locaux et étrangers à venir admirer le Green Canyon aux eaux vertes. Une trentaine de minutes de bateau à moteur au cœur de la forêt, c’est très sympa. On observe sur les berges plusieurs varans (Varanus salvator). Nous nous arrêtons en cours de route pour visiter un petit village.

 
   
 
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Indonésie - Java, le parc naturel de Pangandaran Indonésie - Java, le parc naturel de Pangandaran Reviewed by RENOULT on 01 février Rating: 5

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