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Etats-Unis - Devil's Postpile National Monument, Californie


Devil’s Postpile est un Monument national qui faisait autrefois partie intégrante du Yosemite National Park, mais qui en fut sorti après la découverte de gisements d’or près de la ville de Mammoth Lakes, actuellement une grosse station de sports d’hiver. Un barrage hydroélectrique a même menacé l’ensemble, et c’est encore grâce à l’influent John Muir, indissociable de la nature sauvage californienne, que l’Etat décida en 1911 son classement en National monument. On vient ici, dans les 325 hectares sauvages qui ont malheureusement souffert d’incendies violents, pour admirer un très bel exemple de colonnes basaltiques (ou orgues), et une jolie cascade, les Rainbow Falls.

Les orgues basaltiques visibles dans le parc sont un merveilleux exemple d’un long refroidissement de lave.



Pour venir admirer les colonnes, vous devez partir de la ville de Mammoth Lakes, puis prendre la navette du parc (obligatoire) qui fait de nombreux arrêts. Comptez 30 minutes pour le départ de la rando. Petite cahute avec plan et renseignements. La marche est très facile pour le Devil’s postpile, que vous rejoindrez en 15 minutes. De là, il faut 1h30 relativement plat pour les Rainbow Falls. Pour le retour, inutile de revenir au point de départ, rejoindre l’arrêt de la navette le plus proche, à une demi-heure de marche.

Départ de la rando, après une sacrée averse pour nous !


Devil’s Postpile




L’histoire géologique de ce curieux site n’est pas si ancienne, 100 000 ans. A cette période, une grosse coulée de lave s’est produite au niveau de la rivière San Joaquin, sur une hauteur de plus de 100 mètres. Il s’agissait d’une lave basaltique, riche en fer et en magnésium, et généralement bien plus chaude que d’autres types de lave. Elle possède une viscosité plus faible et s’écoule donc plus rapidement. C’est donc comme une véritable rivière que la lave a dévalé la vallée, avant d’être stoppée net par un barrage naturel, probablement une moraine glaciaire abandonnée par le recul d’un glacier lors d’un épisode géologique antérieur. Bref, quoi qu’il en soit, la lave a donc rempli la vallée derrière ce barrage, et a créé un lac de lave de 400 mètres de profondeur, ce qui est essentiel dans la formation des colonnes de basalte que l’on admire aujourd’hui.

Vue d’ensemble du site, avec les gros blocs dus à l’érosion en contrebas et les colonnes larges de deux mètres chacune.


Comment en sommes-nous arrivés aux colonnes ? On y vient on y vient. Cette lave en fusion a débuté son long refroidissement pour se solidifier petit à petit. Bien évidemment, les parties du lac les moins profondes sont devenues solides bien avant les parties profondes. C’est là que tout commence : le basalte froid solide occupe un volume moins important que sa forme en fusion : il va donc y avoir un jeu de contractions qui va se mettre en place. Des fissures, que les géologues appellent joints, commencent à apparaître. Ce jointement aurait commencé tout autour du lac, là où la lave était en contact avec une roche plus froide. Puis les fissures se sont étendues plus en profondeur au fil du temps. C’est le même phénomène de fissuration suite à une contraction que l’on observe dans de l’argile qui se solidifie en séchant : très vite le sol craque et on voit apparaître sur le sol des hexagones la plupart du temps (50% des colonnes de Devil’s Postpile sont des hexagones, 35% des pentagones et le reste d’autres formes).

enchevêtrement de colonnes


Mais… il y a un mais ! Nous aurions bien été incapables d’admirer aujourd’hui le spectacle si un autre personnage n’avait pas fait son apparition : le glacier ! Il a détruit et érodé une grande partie de la coulée, qui devait être bien plus grande avant, mais il a aussi permis de la mettre à jour ! Il a même lissé le sommet des colonnes, ce qui donne l’impression de marcher sur un carrelage naturel… Notons pour finir que l’on peut trouver dans le monde d’autres phénomènes similaires : la célèbre Devil’s Tower dans le Wyoming, ou la chaussée des Géants en Irlande pour les plus connus.

un zoom sur les colonnes

   
 


Rainbow Falls


1h 30 de marche plus tard, nous voici arrivés aux belles Rainbow Falls, qui s’ouvrent également dans une coulée de lave, mais plus anciennes que celle qui a créé les colonnes du Devil’s Postpile. A certaines heures de la journée, un arc-en-ciel surgit des gouttelettes en suspension au pied des chutes. Le coin est vraiment très chouette, et fait oublier la marche qui se déroulait dans une forêt ravagée par un gros incendie.

les chutes vues de haut

… et du bas !

Un joli Tamias speciosus (chipmunk) avec sa livrée rayée.

Une biche hémione, encore et toujours, mais avec le même plaisir !
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Etats-Unis - Devil's Postpile National Monument, Californie Etats-Unis - Devil's Postpile National Monument, Californie Reviewed by RENOULT on 13 janvier Rating: 5

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